16 nov. 2006

BORAT - LEÇONS CULTURELLES SUR L'AMÉRIQUE AU PROFIT GLORIEUSE NATION KAZAKHSTAN

Il faudrait être sourd, aveugle ou très vieux (voire les trois) pour ne pas avoir entendu parler de Borat, ce journaliste kazakh (j'aimerais bien voir sa carte de presse) qui débarque aux US & A (c'est comme ça qu'il dit) pour faire un reportage sur l'Amérique. Sous le costard mal taillé et la moustache pas nette, Sacha Baron Cohen, comique anglais polymorphe et réputé, déjà responsable du terrible personnage d'Ali G, hilarante racaille de bas étage. Ainsi donc, Borat serait le film le plus drôle de l'histoire de l'humanité (rien que ça), mélange de pamphlet politique décapant et de comédie farrellienne de génie. Sans vouloir jouer les rabat-joie (ce qui est, certes, le genre de la maison), c'est tout de même très exagéré.
Dans Borat se mêlent scènes "réelles" tournées en caméra cachée, et véritables scènes de fiction, sans qu'on puisse réellement dissocier le vrai du faux. Cela donne lieu à une poignée de scènes vraiment drôles, surtout lorsqu'elles versent dans le scato et le cracra. C'est bien là le problème : l'étiquette "comédie politique" accollée à ce Borat est terriblement surfaite. Parce que bon, oui, certains républicains sont des fascistes de première espèce et les pro-guerre en Irak sont pour la plupart de gros boeufs sans cervelle, mais tout cela n'est pas bien neuf, et Baron Cohen n'en fait rien de vraiment drôle (sauf peut-être lorsqu'il entonne l'hymne américain en remplaçant les paroles par d'autres à la gloire du Kazakhstan). En revanche, dès que le film de Larry Charles verse dans la débilité pure (Borat apprend les bonnes manières chez des grand bourgeois, Borat tombe amoureux de Pamela Anderson, Borat se bat tout nu avec un affreux obèse poilu et tout nu aussi...), le film devient vraiment drôle. Trop tard. Si la dernière demi-heure est un véritable régal, le film aura perdu trop de temps en route à vouloir délivrer un quelconque message sur les États-Unis. Finalement, puisqu'on va par là, on pourrait même se demander si Ali G n'avait pas une plus grande portée politique (le gouvernement britannique et la chambre des lords en prenait autrement plein la gueule). Espérons un possible Borat 2, dans lequel le héros (formidablement incarné, qui plus est) se contentera de faire le zozo en continuant à déballer des atrocités sur les Juifs, les femmes et les homosexuels. En attendant, il est permis de rester sur sa faim devant ce potentiel comique pas assez bien exploité.
6/10

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"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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