Alors bon. Du début à la fin, Le diable s'habille en Prada est un film prévisible, lisse, hollywoodien. Comme ça, c'est dit.
Après, si l'on a envie de se vider la tête pendant 1h50, le film de David Frankel peut s'avérer idéal. Fable rigolote sur l'arrivisme, l'inhumanité et la propension de certains à ranger leur fierté au placard, Le diable s'habille en Prada donne également l'occasion de faire une petite promenade dans le monde des magazines de mode. Un univers impitoyable, dites donc. Surtout lorsqu'il est gouverné par Miranda Priestly, qui se définit elle-même comme une "femme-dragon". Une espèce de radasse imbuvable qui fait la pluie et le beau temps (surtout la pluie, en fait) autour d'elle. Être son assistante pendant un an est un tel exploit qu'il sera forcément récompensé par un job de journaliste haut de gamme. Miranda Priestly, c'est Meryl Streep, reconnue par tous comme une actrice incontestablement formidable. Petite réserve : à trop s'appliquer pour donner une consistance à ce personnage formidablement détestable, Streep oublie de gommer les ficelles, et tout cela sonne un peu trop performance d'actrice. Mais ne faisons pas la fine bouche : elle est tout de même d'une méchanceté assez délicieuse. Face à elle, la croquignolette Anne Hathaway est juste assez lisse pour un rôle qui demandait de laisser sa personnalité au vestiaire. Broutilles à côté du génial Stanley Tucci, toujours prêt à endosser des rôles improbables, et franchement savoureux une fois de plus.
On peut légitimement s'amuser de certains rebondissements téléphonés, ou de la métamorphose binaire de la jeune héroïne, qui passe en un clin d'oeil de habillée comme un sac et toute gentillette à sapée en Chanel et plus connasse que la reine des connasses. On peut mimer une armée de violons lorsqu'arrive la morale finale, dont on espérait en vain qu'elle n'arrive jamais. Mais on peut aussi oublier ses neurones et savourer un moment de détente bien exécuté et sans défaut majeur, qui séduira autant ces dames que nos amis les hommes, qui comme chacun sait, ont en eux une dose nécessaire de féminité.
6/10
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Il y a 5 heures
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