3 nov. 2006

TWELVE AND HOLDING

Twelve and holding commence là où finissait Mean creek : en voulant montrer qu'ils ont le plus gros zizi, des gamins en tuent un autre par accident. Le film de Michael Cuesta montre la vie de ceux qui restent : le frère jumeau devenu fils unique, la gamine dont les premières règles coincident avec les premières et fortes chaleurs, et le petit obèse bien décidé à devenir comme les autres. Visiblement inspiré par le cinéma de Todd Solondz, Cuesta en a gardé la vision désabusée de l'Amérique des teenagers tout en évitant l'écueil de la provoc jusqu'auboutiste. C'est le malaise qui prédomine, quand la petite fille tente de se taper un pompier deux fois plus vieux qu'elle, quand le gamin solitaire rejette le frère adoptif noir qu'on lui a refilé, ou quand le petit gros séquestre sa mère pour l'empêcher de bouffer.
Depuis quelques années, on a vu arriver une bonne quinzaine de films comme celui-là : la vision sociologique n'est pas neuve, pas plus que la description de la middle class américaine. Rien de nouveau sous le soleil ; néanmoins, Twelve and holding se distingue par une direction d'acteurs hors pair et par une mise en scène délicate qui pourrait ne pas convenir au sujet mais qui, bizarrement, le met bien mieux en valeur qu'une réalisation totalement trash.Soucieux de ne pas en rajouter, Cuesta termine son film en queue de poisson, livrant un objet frustrant qui laisse bien des questions en friche. C'est bien normal : à douze ans, la vie ne fait que commencer, et la vie dévoile des mystères que même l'âge adulte ne permettra pas de résoudre.
5/10

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"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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