Quand on porte un sobriquet pareil, difficile de se construire une crédibilité dans le cinéma. Alors Rob Zombie a pris son temps, et avant de réaliser ce Devil's rejects, a tout simplement construit un brouillon grandeur nature, La maison des 1000 morts, qui utilisait peu ou prou les mêmes situations et les mêmes personnages.
Mais là où La maison des 1000 morts possédait un côté un peu cheap qui ne laissait présager rien de bon dans la carrière de Zombie, The devil's rejects vient dynamiter tout ça et sonne la naissance d'un vrai auteur, entre Wes Craven et Tobe Hooper (dans leur version seventies), mais avec son style propre.
Très vite, The devil's rejects impressionne par sa construction échevelée mais respectable, et par quelques partis pris de mise en scène (arrêtes sur image, transitions entre les scènes) étonnants mais toujours justifiés. Ça donne un film qu'on ne peut pas vraiment qualifier d'horrifique (d'où un titre légèrement trompeur), mais plutôt un divertissement totalement malsain, où les sévices sont davantage psychologiques que physiques. Un monument de perversité où, bien que les bourreaux soient des rednecks crasseux et tordus, on les trouve terriblement attachants. Lorsque, dans l'une des scènes les plus cruelles du film, l'un des membres de la famille de tarés qui se fait appeler les "Devil's rejects" découpe le visage d'un type pour en faire un masque qu'il fera ensuite porter à la femme de celui-ci, on est un peu horrifié, mais on jubile en premier lieu. C'est tout l'attrait d'un film complètement fêlé et dégueulasse, à la morale évidemment trouble, et qui va jusqu'au bout de sa délicieuse entreprise.
7/10
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