15 juin 2006

POSÉIDON

Pour son troisième film maritime (après Das Boot et En pleine tempête, Wolfgang Petersen s'attaque au remake d'un fleuron du genre. Objectif affiché : réussir un grand film catastrophe, entre Titanic et La tour infernale.
Première bizarrerie : le film dure moins d'une heure quarante. La durée moyenne d'un film catastrophe tournant plus volontiers autour de deux heures trente, on comprend vite que Poseidon va être soit un petit miracle d'efficacité, soit une arnaque monumentale avec trois pauvres scènes d'action et des personnages en carton. Malheureusement, on est plus souvent proche de la deuxième solution que de la première. Poseidon est un tout petit film qui expédie toutes ses scènes, qu'elles soient à vocation psychologique ou pyrotechnique.
Suivant des personnages d'une finesse exemplaire (l'un est un vieux gay, l'autre une clandestine, etc., sans qu'on comprenne vraiment l'intérêt de nous raconter tout ça), Petersen aligne les courts moments de bravoure en se contentant d'étaler son savoir-faire technique. Un savoir-faire à remettre en cause : comme dans En pleine tempête, les effets aquatiques sont ratés (la vague déferlante du début est absolument ridicule), et le vieux Wolfgang semble ne plus savoir comment tenir sa caméra. Complètement paumé dans ce gigantesque bateau où les plafonds sont devenus des planchers, Petersen massacre consciencieusement des tas de plans, ignorant visiblement où est le haut et où est le bas.
Au début du film, quelques scènes laissent entrevoir ce qu'aurait pu (et dû) être Poseidon : un film sur l'égoïsme humain, où tous les coups sont permis pour survivre (y compris jeter quelqu'un dans le vide). Au lieu de quoi le film se tire une balle dans le pied, butant trop rapidement les emmerdeurs de service et transformant les quelques forts caractères en véritables boys-scouts. Au milieu de ce léger naufrage, Kurt Russell et Josh Lucas semblent se demander ce qu'ils font là. Nous aussi.
3/10

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"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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