JEAN-PHILIPPE

Pas la peine de résumer, vous avez dû voir la bande-annonce trois millions de fois. Les Américains ont John Makovich, nous, c'est Johnny Hallyday, le rocker de tous les Français. On a les idoles qu'on mérite. Toujours est-il que le mythe Johnny était sans doute idéal pour brosser un scénario pareil. Et en effet, ça fonctionne plutôt bien. D'abord grâce au duo Luchini / Hallyday, parfaitement accordés, auguste et clown blanc et vice-versa. Ensuite grâce à un scénario loin d'être parfait (c'est pas du Charlie Kaufman, préparez-vous) mais qui a le mérite d'explorer tout ce qu'il y avait d'explorable dans son pitch original et dans son personnage central. Il ménage quelques rebondissements qui, à défaut d'être totalement surprenants et vraisemblables, maintiennent l'attention du spectateur. Le talon d'Achille du film : sa réalisation. On le sait depuis quelques temps, Laurent Tuel n'est pas un bon cinéaste. Pataude, hésitante, sa caméra ne met pas franchement en valeur les qualités du script. Jean-Philippe est donc une gentille comédie familiale bien proprette, un jeu de miroirs pas trop complexe (box-office oblige) qui en ravira plus d'un sans pour autant bouleverser les non-fans de Johnny. C'est déjà ça.
6/10