MADAME HENDERSON PRÉSENTE

Dans l'entre-deux-guerres londonien, madame Henderson, fraîchement veuve, s'ennuie à mourir. Alors la vieille dame achète un théâtre pour y monter une revue de music-hall, et engage Vivian Van Damm, metteur en scène réputé. Entre eux, c'est l'amour vache. Accords et désaccords, triomphe et bides : voici l'histoire de madame Henderson. Un scénar archidaté qui ne fait pas spécialement envie. Ça sent le film ripoliné et ennuyeux. Heureusement, voici Stephen Frears, qui a la solution idéale pour faire bouger un peu tout ça. Pour donner du charme au côté old fashioned du film, Frears l'a volontairement réalisé de la façon la plus surannée qui soit. Cadrages à mi-hauteur, couleurs fadasses, montage paresseux : tout ceci est fait exprès et exécuté avec jubilation. Le ton du film trouvé, restait à conduire le récit pour ne pas perdre l'assistance en route. Après une hilarante première partie (interprétée par l'excellente Judi Dench, madame Henderson est une adorable petite teigne snob) qui conquiert sans mal, le film patine un peu. Son ton dramatique et ses rebondissements feuilletonnesques sont durs à avaler, et la morale de tout ça est franchement risible (et ne plairait que très peu à Isabelle Alonso). Mais Madame Henderson présente est un sympathique plaisir démodé à savourer à l'heure du thé.
6/10