L'EXORCISME D'EMILY ROSE

Sous prétexte qu'un film est tiré d'une histoire vraie, peut-on nous faire gober n'importe quoi? Peut-on nous refourguer des pensums dégoulinants de propagande béate? Doit-on accepter de se taper ce genre de film si indigeste? Réponse : trois fois non. L'exorcisme d'Emily Rose est facile à résumer : c'est le récit du procès d'un brave curé qui a tenté d'exorciser une jeune fille qui était simplement épileptique. Sauf que le réalisateur Scott Derrickson a choisi de présenter l'affaire sous un autre angle en laissant planer une sorte de doute mystique : et si Emily Rose était vraiment possédée? Vous me direz, pourquoi pas. Mais là où ça devient franchement limite, c'est quand le film se met à invoquer une certaine justice divine qui rendrait presque normal le fait d'avoir poussé une jeune épileptique à arrêter de prendre ses médicaments pour remettre son sort à Dieu. Le cinéma de propagande est une chose infecte, mais quand cette propagande nous est infligée avec d'aussi gros sabots, ça devient carrément ridicule. Scènes de procès à n'en plus finir, dialogues édifiants, situation prétendûment angoissantes (l'avocate du prêtre se sent tout à coup possédée elle aussi)... L'exorcisme d'Emily Rose est un film sacrément mauvais, au propos dangereux pour les esprits faibles, et qui ne manquera pas de satisfaire les culs-bénis.
2/10