LADY VENGEANCE

Voyons voir ce qu'on peut mettre au crédit de Park Chan-Wook : sa trilogie de la vengeance ne souffre pas de redites, tant dans le fond que dans la forme. Les trois films qui la composent sont extrêmement différents : si Sympathy for mister Vengeance se distinguait par un apaisement déconcertant, si Old boy était rythmé par une frénésie scénaristique et visuelle ébouriffante, Lady vengeance est davantage ancré dans le baroque et la souffrance intérieure. Aussi, ceux qui attendaient un nouveau déferlement de violence en seront pour leurs frais : dans Lady vengeance, si la vengeance est tout de même assez violente, son traitement est minimaliste et souvent hors-champ. Le problème, c'est que le côté psychologique du film est assez suranné : on a l'impression que Park Chan-Wook n'a pas grand chose à mettre dans la tête de son personnage principal. Alors il fait du rabachage et du remplissage (nombreuses scènes entre taulardes, n'apportant absolument rien d'autre qu'une galerie colorée de criminelles). Quelques scènes sauvent l'ensemble du gros ratage, avant un enchaînement de fins longuettes et sans attrait (une habitude chez le réalisateur). Il n'empêche que, de plus en plus, Old boy apparaît comme un excellente tache d'hémoglobine dans la filmo toute piteuse (et miteuse) de PCW.
4/10