Bertrand Tavernier et Frédéric Schoendoerffer s'y sont cassés les dents avant lui : Xavier Beauvois avait l'ambition de réaliser un "polar d'auteur" où les flics sont avant tout des humains, et où le cadre du film de genre sert à montrer autre chose. Il en résulte un film incroyablement brillant, à la fois touffu et épuré, qui se contrefout d'une quelconque intrigue policière pour se consacrer avant tout à ces gens cachés derrière leur insigne. Le candide Antoine (Jalil Lespert, meilleur de film en film) débarque à la PJ parisienne et découvre le métier au contact de collègues plus ou moins sympathiques, et d'un commandant au féminin revenu de l'alcool (Nathalie Baye). On remercie Beauvois de nous épargner le constat édifiant à la L.627 (Bertrand Tavernier, trop donneur de leçons, n'est vraiment pas un bon cinéaste) et de rester droit dans ses bottes sans verser en bout de course dans le thriller sans intérêt à la Scènes de crimes (Frédéric Schoendoerffer est encore loin d'être un bon cinéaste). On le remercie de montrer que dans la police comme ailleurs, il y a des cons et des moins cons. Comme à l'habitude, la mise en scène beauvoisienne séduit, sobre mais toujours présente. C'est toujours un exploit que de signer un film sur la police dans lequel on se demande longtemps si une balle va être tirée. Un petit regret? Allez : les dix dernières minutes, pas mauvaises du tout mais un peu en trop. N'empêche, Beauvois a largement gagné ses galons de petit prince du cinéma français.
9/10
DIAMANT BRUT
Il y a 1 heure
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