6 oct. 2005

VIRGIL

Ce qui frappe d'emblée dans Virgil, c'est l'envie visible de faire du bon, du beau travail. Et en effet, tout est soigné, du cadrage au montage, de la direction d'acteurs au scénario, qui ambitionne de faire quelques chose de différent. Virgil, c'est typiquement le genre de film qu'on aimerait adorer. Parce que son réalisateur est un mec qui aime ce qu'il fait, parce que dans chacun de ses mots en interview on sent que ses yeux brillent d'envie, parce que ses intentions sont très louables. Mais, manque de liant ou enchainement des scènes trop téléphoné, la mayonnaise a du mal à prendre. D'accord, au détour de certains plans, on se dit que Mabrouk el Mechri est bourré de talent. Mais il ne parvient pas, à long terme, à transcender les émotions de base. Ainsi, la love story entre Léa Drucker et Virgil Lespert, qui tente d'éviter toute émotion facile, finit par être réduite au rang d'insignifiante relation de cour d'école. Et, ô horreur, la plupart des scènes ne font pas "vraies" : les décors sentent trop le propre et le studio pour être honnêtes. On sort de Virgil mitigé, mais tout de même conquis par une dernière scène à tomber, une BO funk à réveiller un cocaïnomane, et un casting brillant, dominé par le fantastique Jean-Pierre Cassel, à qui je refilerais bien un César s'il ne l'es avait en horreur. À bientôt, Mabrouk.
5/10

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"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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