(où l'auteur de ce texte ne racontera pas que dans la salle où était projeté ce film, il a assisté complètement médusé à une séance de joyeuse fornication adolescente, et ce trois rangs devant lui, ceci sans aucune espèce de discrétion)
Aucune exception ne vient briser la règle : Michael Haneke n'est jamais aussi bon que lorsqu'il pose des questions dérangeantes et laisse le spectateur se démerder pour trouver une esquisse de réponse. D'où les immenses réussites de Funny games et 71 fragments d'une chronolgie du hasard, et la foirade du Temps du loup. Ici, l'Autrichien tisse un réseau d'interrogations sur la culpabilité, le mensonge, l'objectivité et la manipulation. Pas aussi complexe qu'on aurait pu l'imaginer, son script est une succession de portes fermées qu'il convient de défoncer nous-mêmes si on veut y comprendre quelque chose. Ainsi, selon moi, le propos sur les réfugiés algériens et cette histoire de vengeance infantile ne sont que des MacGuffin dont Haneke lui-même ignore la finalité. L'important réside dans l'image, son traitement, la façon de percevoir les informations. Gigantesque machination, ou simple vendetta? On s'en cogne. Haneke nous confronte à notre propre mal-être, et s'il se fait un brin trop explicatif en fin de course, force est de constater qu'il a une fois de plus réussi son pari. Si sa filmo française n'atteint toujours pas en brio les hauteurs de ses films autrichiens, on attribuera ce mal aux franches difficultés des acteurs de l'Hexagone à se fondre dans son univers (ici, d'Auteuil à Binoche, tout le monde est mollement moyen). Il suffit de voir un plan comme... enfin, disons 'LE' plan du film, pour avoir une idée de l'envergure du talent de Haneke à faire naître le malaise. D'un point de vue masochiste, c'est un pied ultime. Côté cinéma, reste une petite frustration.
8/10
DIAMANT BRUT
Il y a 1 jour
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