Il n'y a pas grand chose à dire à propos du deuxième long métrage de Robert DeNiro, si ce n'est qu'il est très long et très académique. Raisons d'état raconte en parallèle le destin d'un homme tiraillé entre sa carrière et sa vie privée et les premiers pas délicats de la CIA (l'employeur du type en question). Le genre d'histoire qui peut être passionnante lorsqu'elle est traitée avec emphase et énergie. Tout le contraire du style de DeNiro, réalisateur aussi ennuyeux que l'acteur qu'il est depuis dix ans. On ne peut lui reprocher sa rigueur spartiate et le soin particulier qu'il apporte à chaque détail de son film. Mais cette absence totale de folie et de personnalité est un total repoussoir.
Les regrets sont éternels, d'autant que DeNiro avait (évidemment) su s'entourer : Eric Roth (talentueux scénariste pour Michael Mann ou Steven Spielberg), Francis Ford Coppola (à la production), Robert Richardson (directeur de la photo sur les Kill Bill et chez Oliver Stone), et un casting de rêve. Tous ces talents rassemblés semblent compressés sous l'autorité rigide de Robert DeNiro, homme si impressionnant que personne ne semble pouvoir le contredire. Même Matt Damon, acteur plus solide de jour en jour, semble s'éteindre peu à peu sous l'emprise d'un metteur en scène qui vampirise tout et tout le monde sur son passage, anti roi Midas, transformant tout ce qu'il touche en ennui. Et 167 minutes de baillements, c'est long.
4/10
DIAMANT BRUT
Il y a 1 jour
Laissez le premier commentaire sur “RAISONS D'ÉTAT”
Enregistrer un commentaire