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13 août 2009

NUMÉRO 9

Pas étonnant que Tim Burton ait accepté de produire Numéro 9 : un pan de l'esthétique du film rappelle son cinéma, notamment cette façon d'animer les objets ou de leur donner une nouvelle utilité à des fins pratiques ou ludiques. L'aspect visuel est ce qu'il y a de plus réussi dans le film de Shane Acker, prolongement de son court-métrage nommé à l'Oscar : on nage quelque part entre Edward aux mains d'argent et La cité des enfants perdus, modèles qui n'écrasent jamais son identité propre. On s'attache assez rapidement à ce fameux 9, qui semble avoir été conçu à partir d'un sac à patates, et c'est bien la preuve que cet univers-là donne envie d'y croire.
Numéro 9 est donc un spectacle très agréable à l'oeil, qui fourmille de petites idées bien ficelées et de décors à couper le souffle. On pourrait éventuellement reprocher le manque d'âme de la plupart des personnages... ce serait oublier un peu vite que les protagonistes ne sont que des objets créés par l'homme et animés de façon expérimentale. Difficile alors de reprocher à ces petits d'être dépourvus d'humanité. En revanche, il est assez peu normal que le script ressemble à une grosse machine tournant à vide et utilisant bien mal le potentiel de ses héros et les possibilités de son univers.
Même s'il s'adresse en partie à un public plutôt jeune, Numéro 9 déroule un scénario d'une vraie noirceur, qui voit le monde gouverné par les machines après l'éradication de l'espèce humaine. Et ensuite ? Difficile à dire, puisque les ramifications en deviennent vite troubles. L'histoire n'est apparemment très compliquée, mais elle est si mal fichue qu'on finit rapidement par abandonner, par ne plus chercher à comprendre si les 9 personnages ont une importance, par ne plus s'interroger sur la nature de la mission du héros... Ce que confirme la fin, aussi floue que le reste. Il n'y a plus alors qu'à apprécier la beauté de cette coquille bien vide, qui au final semble bien plus longue que sa durée réelle. Syndrome typique des plus mauvais films de Tim Burton et, plus encore, de beaucoup de courts-métrages rallongés de façon artificielle dans le simple but d'obtenir un long.




Numéro 9 (9) de Shane Acker. 1h20. Sortie : 19/08/2009.
 
"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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