
Les personnages de La sangre brota ressemblent à des spectres, et c'est peut-être ce que voulait l'auteur. Mais ces spectres-là ne font qu'errer sans but ni grâce, ne s'attirant au final que l'indifférence. Du scénario sans réelle trajectoire, on ne retiendra finalement que la fin, dont la violence rentrée réveille un peu tardivement. Quand au sang du titre, c'est l'attraction première du film : dans les dernières bobines, Fendrik ne rate aucune occasion de jouer avec sa texture et sa couleur, le faisant couler à flots avant de s'en servir comme d'une peinture un peu spéciale, qui s'étale de façon particulière. Des images rouge sang qui auraient pu emporter le film dans une valse quasi vampirique si elles nous avaient été servies dès le début. Comme ses deux compatriotes dont on a pu voir un film en 2009 (Lucia Puenzo et Lucrecia Martel), Pablo Fendrik est pétri de talent et de promesses, mais se plante allègrement avec ce Sang impur qui n'abreuvera guère nos sillons. Y aurait-il quelque chose de pourri au royaume albiceleste ?

La sangre brota (sang impur) (La sangre brota) de Pablo fendrik. 1h40. Sortie : 29/04/2009.
Critique publiée sur Écran Large.