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18 mai 2009

LA SANGRE BROTA (SANG IMPUR)

Six mois à peine après la sortie de son premier long (un très prometteur Assaillant), revoici l'argentin Pablo Fendrik, qui retrouve pour cette occasion l'acteur Arturo Goetz. La sangre brota marque un changement de style pour le réalisateur, qui passe d'un polar minimaliste et séducteur à un film sacrément noir, moins policier que social, et qui n'y va pas avec le dos de la cuiller lorsqu'il s'agit de dépeindre la détresse de ses personnages. On sent le début, et c'est une souffrance, que Fendrik ne parviendra jamais à trouver le ton juste et qu'il va patauger - et nous avec - dans la caricature pendant une heure et demie. Impression qui ne fait que se confirmer de minute en minute, le misérabilisme ambiant n'étant jamais rehaussé par un quelconque ajout stylistique ou intellectuel.
Les personnages de La sangre brota ressemblent à des spectres, et c'est peut-être ce que voulait l'auteur. Mais ces spectres-là ne font qu'errer sans but ni grâce, ne s'attirant au final que l'indifférence. Du scénario sans réelle trajectoire, on ne retiendra finalement que la fin, dont la violence rentrée réveille un peu tardivement. Quand au sang du titre, c'est l'attraction première du film : dans les dernières bobines, Fendrik ne rate aucune occasion de jouer avec sa texture et sa couleur, le faisant couler à flots avant de s'en servir comme d'une peinture un peu spéciale, qui s'étale de façon particulière. Des images rouge sang qui auraient pu emporter le film dans une valse quasi vampirique si elles nous avaient été servies dès le début. Comme ses deux compatriotes dont on a pu voir un film en 2009 (Lucia Puenzo et Lucrecia Martel), Pablo Fendrik est pétri de talent et de promesses, mais se plante allègrement avec ce Sang impur qui n'abreuvera guère nos sillons. Y aurait-il quelque chose de pourri au royaume albiceleste ?




La sangre brota (sang impur) (La sangre brota) de Pablo fendrik. 1h40. Sortie : 29/04/2009.
Critique publiée sur Écran Large.

19 oct. 2008

L'ASSAILLANT

Il a pourtant l’air très recommandable, avec sa tête de bon père de famille et son costume pas trop mal taillé. Pourtant, cet homme-là est un braqueur, qui utilise la manière douce pour vider les caisses des administrations. L’assaillant du titre, c’est lui, évidemment. On ne connaîtra jamais son vrai nom, lui qui n’emploie que des noms d’emprunt pour mieux s’immiscer là où est l’argent. En à peine plus d’une heure, l’Argentin Pablo Fendrik signe un drame polardeux aussi modeste que touchant, qui fait d’abord monter le suspense avant de se focaliser sur le comportement de cet homme dont on ne sait finalement rien.
Dans un premier temps, la caméra de Fendrik enrobe d’un regard tendre et bienveillant ce gentleman-braqueur, qui fait tout sauf se donner en spectacle et traite avec courtoisie celle qu’il menace tout de même de son arme. L’affaire est dans le sac : on prend fait et cause pour cet assaillant alors qu’on ignore pourquoi il a besoin de cet argent, ni même s’il en a besoin. La suite montrera qu’il est plus complexe et moins parfait que la première impression le laissait deviner. Le mystère rode du début à la fin, le film refusant tout net de verser dans l’explicatif ou de succomber aux charmes d’une intrigue bien carrée. Au gré de plans-séquences irréprochables et discrets, le cinéaste finit par dresser le portrait étrange d’un inconnu pour le moins singulier.
Par la suite, Fendrik décrit l’après-braquage(s) et fait sienne l’agitation intérieure du héros. Il devrait se sentir sauvé, hors d’atteinte, quelque chose cloche, et son cœur ne peut cesser de s’emballer. Sans rebondissement improbable, L’assaillant bascule pourtant vers quelque chose d’autre, aussi touchant que le début, et étonnamment plus haletant. L’immense reproche à faire au cinéaste, c’est que sa louable volonté de faire court crée une vraie frustration, de celles qui gâchent le plaisir au lieu de le décupler. 1h05 quand on s’accroche à un univers, c’est tout de même peu, surtout que la toute fin n’est sans doute pas à la hauteur des belles promesses faites par cette très belle heure de cinéma.
7/10
(également publié sur Écran Large)
 
"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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