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10 janv. 2009

DE L'AUTRE CÔTÉ DU LIT

Quand l'actrice préférée des Français (qui tourne peu et pas vraiment à bon escient) rencontre l'idole des foules (qui présente désormais ses ch'tis à travers le monde tout en supervisant l'adaptation américaine de son film), ça donne une comédie en forme de tiroir-caisse consensuel. Pas méchant pour deux sous, De l'autre côté du lit est un peu l'équivalent filmique du genre idéal. Bien poli, propret, courtois mais avec un ou deux clins d'oeil coquins, plein de bonnes intentions ultra prévisibles, avec un humour ne franchissant jamais la ligne jaune. Donc aussi fréquentable qu'emmerdant.
Si Pascale Pouzadoux a bien tenté çà et là de rendre son film moins lisse que prévu, ses efforts sont plus visibles qu'efficaces. Ça sent très souvent la fausse subversion, comme lorsqu'au travers de scènes inutiles mais sympathiques elle essaie de choquer avec l'histoire d'amour naissant entre un homme et une femme plus âgée d'une dizaine d'années (Antoine Duléry et Anny Duperey, très à l'aise). Comparé à l'excellent Ma vie n'est pas une comédie romantique, où l'un des personnages secondaires se tapait une ado de 15 ans, on comprend que ça ne va franchement pas loin. Quant au jeu de massacre promis à l'occasion de cet échange des rôles entre la maman dévouée et le self made man, il n'a jamais vraiment lieu, et ses meilleurs instants rappellent un peu trop le couple Scavo de Desperate housewives (qui tenta un temps le même défi) ou le duo Taglioni-Quivrin dans Notre univers impitoyable, imparfait mais bien plus couillu.
Alors évidemment, il y a la môme Marceau, qui n'a toujours rien d'une grande actrice mais devient de plus en plus belle et fraîche avec l'âge. C'est à son personnage que le scénario permet le plus de se lâcher, et elle semble effectivement s'éclater à casser un peu une image très papier glacé. Enfermé dans un personnage moins extraverti, Dany Boon fait ce qu'il peut, et plutôt bien, comme il l'avait fait par exemple dans Le déménagement. Sans eux, le film ne serait vraiment pas grand chose, multipliant les scènes un peu plates et les rebondissements téléphonés (ah, les Polaroïd qu'on laisse négligemment trainer...) pour nous livrer au final une morale bien consensuelle du genre « travail - famille - patrie ». Aussitôt vu, aussitôt oublié, ce sera un grand succès en prime time sur TF1.
4/10

(autre critique sur Sur la route du cinéma)

25 mars 2007

ENSEMBLE, C'EST TOUT

Six cents pages d'un roman-feuilleton sensible, sincère et un peu facile : c'est le programme d'Ensemble, c'est tout, succès populaire compréhensible d'Anna Gavalda. Au cinéma, c'est une autre affaire, les livres sympathiques faisant rarement des films de qualité. D'autant qu'Ensemble, c'est tout est porté à l'écran par Claude Berri, cinéaste pataud touché par la dépression au moment du tournage.
Aidé par François Dupeyron, Berri a réussi malgré tout à livrer un film acceptable : un peu terne et empesé, très Qualité France, mais finalement attachant. Le propos n'a rien d'original : à plusieurs, on est plus fort qu'à un. Et l'on sait très bien dès le début que ces personnages un peu paumés vont tous finir par trouver leur place. Pourtant, comme une sitcom à la française, le film se déguste avec un plaisir coupable. Audrey Tautou est supportable, Canet fait du bon Canet, et l'inconnu Laurent Stocker est excellent en noble bègue. Et puis il est toujours bon d'accepter pendant une heure et demie qu'il est possible de passer d'une solitude erratique à un bonheur total entouré de gens qu'on aime. L'espoir fait vivre...
6/10
 
"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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