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17 août 2008

WOMAN ON THE BEACH

La troisième roue du carrosse : voilà qui aurait fait un excellent titre pour le film de Hong Sang-soo, qui sort quelques semaines à peine après Night and day. Comme souvent chez le réalisateur coréen, la thématique de Woman on the beach peut se résumer par la Sainte-Trinité Arts/Femmes/Alcool. Cette fois, le propos est dégraissé et simplifié au maximum, le nombre de personnages réduit, la chronologie respectée. Woman on the beach est un film géométrique, qui enchevêtre les triangles amoureux avec une précision remarquable – et une perversité indéniable. C’est un jeu de chaises musicales auquel on assiste, où chaque couple est tôt ou tard perturbé par un troisième élément qui vient mettre son grain de sel et finit, au choix, par chiper la place de l’un des amants ou par faire imploser le couple avant d’aller fouetter d’autres chats. C’est drôle. C’est alcoolisé. C’est dynamité par une mélancolie toujours joyeuse, qui rend le film passionnant alors qu’il ne raconte en fait que de simplissimes histoires d’amour.
Souple et simple, la mise en scène de Hong Sang-soo épouse à merveille les trajectoires des personnages, et fait de leur lâcheté un véritable régal. Car c’est de cela que parle son cinéma : des stratagèmes honteux dont on use pour arriver à ses fins, des mensonges dégueulasses qu’on raconte pour s’éviter des ennuis, de l’hypocrisie ambiante dans lequel marinent les rapports amoureux. Le propos est plus convaincant que dans Night and day car il respecte totalement la parité. Ici, les femmes sont aussi pathétiques que les hommes dans leur façon de gérer leur désir et d’éliminer leurs adversaires. Édifiant, le film est pourtant une formidable source d’énergie, donnant envie d’aller picoler en terrasse, courir sur la plage et conclure la soirée à l’horizontale. Les films dont on garde quelque chose après coup ne sont pas si nombreux ; sans nul doute, Woman on the beach fait partie de ceux-là.
8/10

8 août 2008

NIGHT AND DAY

Un film coréen dans lequel le héros parcourt les rues de Paris et boit des pots avec des filles pendant deux heures vingt-cinq, ça vous fait fuir ? Ça se comprend, mais c’est fort dommage : l’incomparable patte de Hong Sang-soo fait de Night and day un enchantement permanent. Toujours fasciné par les rapports-hommes femmes, la lâcheté des uns et l’indécision des autres, le réalisateur son film le plus épuré, les histoires d’amour compliquées laissant place aux errances d’un et un seul homme, déchiré entre sa femme restée en Corée et les quelques compatriotes en mini-jupe qu’il croise dans les rues de la capitale française.
Volontairement ou non, HSS signe un bel hommage à François Truffaut, cinéaste surcoté mais incontestablement doué dans sa façon de filmer les longues balades sans but. On découvre ou on redécouvre Paris avec le héros, sorte de grand type un peu mou mais très attachant, qui traine ses guêtres d’arrondissement en arrondissement et de fille en fille, tellement cœur d’artichaut qu’il n’a pas le temps de concrétiser avec une demoiselle qu’il est déjà tombé amoureux d’une autre. Miraculeusement, on évite les clichés du Paris carte postale, et seule une courte vignette à propos des crottes de chiens vient flirter avec les idées reçues – un peu vraies sans doute, mais surtout entendues mille milliards de fois.
Sous forme d’éphéméride, Night and day est un petit journal intime où sont consignés pêle-mêle des sensations, des rencontres, des coups de cœur. S’il n’est sans doute pas le meilleur film de son auteur par manque d’un fil conducteur plus épais, il peut constituer une bonne entrée en matière pour découvrir le fabuleux Hong Sang-soo avant d’aller voir Woman on the beach au mois d’août puis d’enchaîner avec des perles comme Turning gate ou Le jour où le cochon est tombé dans le puits.
8/10
 
"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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