
Le défaut d'Absent, c'est qu'il semble au final trop évasif, pas assez appuyé pour que son propos soit clairement identifiable. À des dialogues risquant d'être trop didactiques, Berger préfère les longues scènes muettes ou presque, hélas trop appuyées par une illustration musicale à la limite du lourdingue. On a bien compris ses envies de jouer avec les codes du thriller, de tirer du suspense à partir d'éléments semblant en être totalement dépourvus, mais sa façon de procéder manque sérieusement de finesse. C'est comme si le réalisateur comptait sur la partition musicale pour signifier ce qu'il n'ose dire clairement dans son script. Cela aurait sans doute pu fonctionner à l'aide d'un compositeur de génie ; ce n'est franchement pas le cas ici, ce qui donne parfois à Absent des allures de film pompier.
Fort heureusement, le film de Marco Berger atteint régulièrement de troublants sommets. Il opère une saisissante inversion des points de vue, imperceptible pendant un bon moment, afin de quitter les yeux du jeune Martin pour adopter le regard de Sebastian, son professeur, dont le désarroi se fait de plus en plus profond. À quel instant réalise-t-il qu'il est l'objet du désir de Martin ? Quelle est la nature exacte de la gène qu'il éprouve ? Berger ne répondra pas avec précision à ces questions, préférant se faire de plus en plus vaporeux quitte à perdre l'attention de son audience. Fantasmes, rêves, réalité : tout se mélange dans l'esprit des deux personnages, et leur confusion est la nôtre, sans que l'on sache jaais vraiment si tel était le but.

Absent (Ausente) de Marco Berger. 1h20. Sortie : 27/07/2011.
Laissez le premier commentaire sur “ABSENT”
Enregistrer un commentaire