Je serais bien en peine de trouver un point commun à ces 3 films. Un autocollant Snatch offert à celui qui aura l'idée la plus brillante.
Considéré comme très prometteur par une bonne partie de ses rares spectateurs, Play a song for me cumule pourtant tous les défauts du premier film. Excès de candeur, onirisme un brin ringard et utilisation intempestive des nouveaux supports numériques : on sent poindre à chaque plan le jeune âge du réalisateur Esmir Filho, 23 ans et toutes ses dents. Si le jeune homme a de belles choses à dire sur l'effroyable impression de solitude qui peut s'emparer de jeunes provinciaux en quête d'évasion, la mise en images un rien laborieuse donne à ce Play a song for me des allures de roller coaster le plus lent du monde. On a tout son temps pour en détecter les moments déplaisants et les géniales remontées. Filho reste une interrogation, car c'est principalement de maturité que manque ce tout petit premier essai.
Le saviez-vous ? Les histoires d'amour commencent bien et finissent mal. C'est ce que Derek Cianfrance met quasiment deux heures à établir au terme de ce laborieux Blue valentine, qui surexploite ses aspects indé tout en tentant de faire du Cassavetes. D'une fadeur effroyable, Michelle Williams imprime une morosité communicative au film, qui alterne lourdement petits instants de grâce (la rencontre et ses suites) et moments de glauquerie se voulant ultra-réalistes (la lente divergence de deux êtres s'étant jadis aimés). C'est plutôt bien filmé mais désespérément binaire. Heureusement qu'il y a Ryan Gosling, acteur sans égal, oscillant en permanence entre une froideur crispante et un cabotinage réconfortant. Sans lui, le film ne serait que peau de chagrin et trivialité thématique.
La meilleure surprise de Blitz, c'est que contrairement à ce qu'indique son affiche, Jason Statham est loin d'en être la star : si la première demi-heure du film lui offre clés en main un rôle façon Dirty Harry avec violence physique et verbale (loi du talion et homophobie notamment), la seconde met en, vedette Aidan Gillen, interprète complètement foufou du fameux Blitz, tueur de flics dont la motivation première est de devenir une star des médias. Il faut voir le personnage (et donc l'acteur) sombrer scène après scène dans une délicieuse mégalomanie pour se mettre à apprécier réellement ce petit polar nerveux, pollué par quelques tics visuels mais suffisamment farfelu pour captiver jusqu'au bout. La conclusion, génialement improbable, a de quoi plonger le spectateur dans un état proche de l'euphorie.
Play a song for me (Os Famosos e os Duendes da Morte) d'Esmir Filho. 1h47. Sortie : 25/05/2011.
Blue valentine de Derek Cianfrance. 1h53. Sortie : 15/06/2011.
Blitz d'Elliott Lester. 1h36. Sortie : 22/06/2011.
DIAMANT BRUT
Il y a 1 jour
4 commentaires sur “Séances de rattrapage : PLAY A SONG FOR ME / BLUE VALENTINE / BLITZ”
Arf, je pense que je tenterai quand même le coup avec Blue Valentine ! Quant à Play a song for me, juste une question de temps...
Content de voir que je ne suis pas le seul à ne pas avoir aimé Blue Valentine (et Michelle Williams, d'une manière générale)!
Dommage pour Blitz, il ne se joue plus par chez moi et n'est pas resté assez longtemps à l'affiche pour me laisser le temps d'aller le voir...
Intéressant ce Blitz. Je commence vraiment à apprécier Statham.
Je viens de voir la bande annonce et ça s'annonce vraiment intéressant. Et la phrase de fin de la BA "I want to update my Facebook Status" c'est juste culte.
Moi au contraire, ce Blitz m'a paru assez glauque, digne des Clint Estwood de "harry"
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