
On comprend ce qui a pu intéresser Miller & Miller dans tout ceci : la perte de repères du héros ainsi que celle de ses parents, qu'ils soient naturels ou adoptifs, donne d'ailleurs lieu à quelques scènes troublantes et réussies. Mais le film tourne rapidement en rond, virant çà et là au pathos à cause de dialogues surécrits et d'une mise en scène sans allant. Le style Claude Miller est assez difficile à cerner : parfois avide de modernité (voir La classe de neige ou La petite Lili), il lui arrive de retomber dans des travers de réalisateur à l'ancienne, avec des cadrages bien scolaires et une tendance à vouloir tout souligner pour que tout soit bien clair. La prestation d'un Vincent Rottiers toujours aussi intense est heureusement un gigantesque atout et donne envie de suivre Thomas jusqu'au bout et de connaître l'issue de ses problèmes.
La dernière demi-heure est malheureusement plus ratée que le reste : on entre de plein fouet dans la partie "fait de société", qui fit sans doute les choux gras des journaux il y a quelques années. Ce qui se produit à l'écran est relativement sordide, mais une fois encore la mise en scène annihile tout par excès de mollesse, créant une indifférence aussi incompréhensible que gênante. Plus le film avance et moins on en saisit les motivations profondes et la teneur du message ; une heure et demie d'un long-métrage un peu pataud pour apprendre que la vie est dure mais qu'on a tous droit à une seconde chance, c'est un peu difficile à avaler. Apparemment il n'y a pourtant rien de mieux à tirer de Je suis heureux que ma mère soit vivante, qui ne restera pas dans les annales de la carrière de Claude Miller et ne semble pas devoir lancer celle de son fils Nathan.

Je suis heureux que ma mère soit vivante de Claude Miller & Nathan Miller. 1h30. Sortie : 30/09/2009.
Autre critique sur Goin' to the movies.
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