
Mais Joueuse n'est pas un film sur les échecs, ni sur leur transposition dans la vraie vie (voir pour cela la mémorable Diagonale du fou ou la scène bien connue de L'affaire Thomas Crown) : c'est avant tout le portrait d'une femme qui cherche à s'affirmer dans un domaine bien à elle afin d'oublier la grisaille du quotidien, les factures à payer et l'usure de son couple. Cette facette du film est loin d'être révolutionnaire mais la prestation de Sandrine Bonnaire en renforce l'impression de sincérité et d'humilité. Contrairement au fameux échiquier, Caroline Bottaro montre que tout n'est pas tout blanc, ni tout noir, que les solutions sont là et que se prendre en main peut aider à s'en tirer.
L'attraction première du film est avant tout la rencontre Bonnaire / Kline, dans une relecture moderne de La belle et la bête. Elle est douce, frêle et craintive ; il est plein de poils, volontairement seul dans son antre. Leur rencontre fait rapidement des étincelles et constitue la partie la plus convaincante de Joueuse. On les regarderait volontiers jouer aux échecs pendant des heures, sur un plateau ou mentalement - très belle scène de fin de film. La gaucherie du style est assez touchante et rend indulgent : les jolis moments compensent assez largement les quelques ratés de ce premier film gentiment prometteur à la réalisation maladroite.

Joueuse de Caroline Bottaro. 1h40. Sortie : 05/08/2009.
Critique publiée sur Écran Large. Autre critique sur Sur la route du cinéma.
2 commentaires sur “JOUEUSE”
Bonjour Rob, je ne suis pas entièrement d'accord avec ta critique. J'ai aimé Bonnaire, la Corse, Kevin Kline qui ne fait rien (mais très bien), les parties d'échecs, la fin optimiste. C'est peut-être un film maladroit mais qui change les idées et qui donne envie d'apprendre les échecs. Bonne journée.
Le problème c'est qu'Hélène savait DEJA jouer au jokari.
Renseigne-toi avant d'écrire n'importe quoi.
Et rien sur Francis Renaud.
Il me révolutionne moi !
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