
Dans sa première partie, Vertige tourne à plein régime et restitue à merveille les sensations procurées par la haute montagne, qu'il s'agisse d'exaltation ou de peur panique. Le personnage incarné par l'excellent Johan Libéreau est un vrai pivot du film : présent pour de mauvaises raisons, son personnage n'est jamais rassuré et finit même par disjoncter, ne supportant pas d'être seul au milieu de nulle part avec le vide sous ses pieds. On le comprend, et on vit avec lui chaque minute de son calvaire. Tant pis si les embûches proposées par le scénario sont relativement classiques (un pont suspendu qui tangue, une fixation qui lâche) : Ferry s'en acquitte avec aisance et crée une vraie tension.
La deuxième moitié du film, si elle n'est pas ridicule, est tout de même moins probante. Le basculement du film d'aventure vers le slasher - pourquoi pas - survient sans doute trop tôt, provoquant une frustration palpable. On aurait bien passé une demi-heure de plus à flanc de paroi, à observer les personnages se débattre avec leurs problèmes techniques et psychologiques. Mais c'est ainsi : et l'on se retrouve finalement avec nos 5 héros pris au piège de la montagne croate - si si - et de ses prédateurs. Si on ne cesse de regretter la partie 'vertige', ce second acte est tout de même assez réussi même si bien plus classique. Ferry fait parfaitement remonter l'animalité de l'être humain, rappelant - toutes proportions gardées - le traitement de Neil Marshall pour The descent. On tremble avec les personnages, on souffre avec eux, et Vertige de s'imposer comme un bon petit divertissement sans défaut majeur, qui fait de son réalisateur un nom à suivre et confirme que Fanny Valette est non seulement une femme magnifique, mais également une très grande actrice.

Vertige d'Abel Ferry. 1h24. Sortie : 24/06/2009.
Critique publiée sur Écran Large. Autre critique sur Tadah ! blog.
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