
Car Totò qui vécut deux fois est un film extrêmement provocateur, souvent très drôle, mais ne portant pour ainsi dire aucun message. On pourrait le considérer comme le pendant "film d'auteur fauché" de La vie de Brian des Monty Python, à tel point qu'on s'attend à ce que les crucifiés se mettent à reprendre tous ensemble Always look on the bright side of life. Mais Ciprì et Maresto ne cherchent pas pour autant à aligner les gags, s'inscrivant davantage dans la cocasserie grivoise. Avec notamment pas mal de zoophilie à la clé.
Si Pasolini avait travaillé avec Mel Brooks, ça aurait peut être donné ce Totò délicieux mais purement gratuit, qui bénéficie en outre d'une idée assez géniale : faire interpréter tous les rôles par des hommes, de préférence laids et atteints de strabisme divergent (hommage à Marty Feldman ?). Même la prostituée censée faire fantasmer tout le village (une armée de pépés en rut, qu'on voit s'adonner à une curieuse activité évoquant la masturbation, mais par-dessus le pantalon) est incarnée par un gros type tout laid, qui passe sa langue sur ses lèvres pour jouer l'érotisme. Effet garanti : ce film à sketches en trois volets, tourné dans un noir et blanc lui donnant l'air d'avoir 70 ans, fait son petit effet et réussit aisément ce qui n'est de toute façon pas difficile, à savoir faire grincer les dents de l'Église.

Totò qui vécut deux fois de Daniele Ciprì & Francesco Mareto. 1h35. Sortie : 10/06/2009.
Critique publiée sur Écran Large.
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