
Smart people constitue donc un pari ô combien osé : faire rire (ou au moins sourire) avec à disposition une poignée de personnages agaçants et dépressifs. Même s'il en rebutera plus d'un, le film réussit plutôt bien son coup, notamment grâce à un casting bien fourni. Dans une version mélancolique de son génial personnage de Sideways, Thomas Haden Church est la bouffée d'air frais du film ; Dennis Quaid n'en finit plus de (bien) jouer les quinquas qui vieillissent mal ; quant à Ellen Page, elle exploite à merveille sa frimousse sur laquelle semble être écrit « je suis intelligente et je vous emmerde » qui faisait déjà tout le sel de Juno. Exécuté avec professionnalisme (façon de dire que la réalisation est très carrée et très sage), le film bénéficie en outre d'une excellente bande originale qui accentue le spleen général planant au-dessus de lui.
Même s'il manque de ressort et semble parfois avoir abusé du Lexomil, Smart people ressemble à une version indé et moins foldingue du Wonder boys de Curtis Hanson. Les deux films partagent quelques grands thèmes, dont l'idée que la après-création est une souffrance terrible et que l'excès de neurone nuit sérieusement au bien-être. Leurs titres interchangeables mettent en lumière l'étrange cousinage qui les relie, et le rêve de tout fan des deux films serait d'en découvrir la suite commune, mettant aux prises Grady Tripp (Michael Douglas chez Curtis Hanson) et Laurence Wetherhold (Dennis Quaid chez Murro). On peut toujours rêver.

Smart people de Noam Murro. 1h31. Sortie : 17/06/2009.
Autre critique sur Tadah ! blog.
4 commentaires sur “SMART PEOPLE”
Vaut mieux être con et moche alors ???
J'ai aucune chance dans la vie ; je suis sublime, surdouée et dépressive.
Moi aussi, dis donc. On n'a pas de bol.
c'est dur !
Smart People, Sunshine Cleaning, même combat. J'ai beaucoup de mal avec ces films là, gentillets, faussement cyniques, très puritains, très consensuels là encore.
Reste Ellen Page. Je l'appréciais déjà sans jamais être entré dans le jeu du culte de sa personnalité auquel certain se prêtent volontiers depuis Juno. Mais là, totalement conquis par elle.
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