
Mais Wajda a du souffle, et sa reconstitution a tout de même de la gueule, même si elle peine à se débarrasser de son aspect manuel d'histoire. Le point de vue adopté est assez intéressant, même si son utilisation est inaboutie : une grande partie des évènements sont en effet vus à travers le regard de l'épouse d'un officier polonais, accompagnée de sa fille, et qui tente de le retrouver. Cela change de la plupart des films sur la guerre, qui proposent des univers uniquement masculins, où la femme n'est présente qu'en photo, pour alimenter les espoirs et les fantasmes du soldat.
Ce spectacle informatif et pas déplaisant dure une centaine de minutes, avant que les grand Wajda des années 80 ne fasse son entrée. Celle-ci est évidemment tardive, mais en partie salutaire pour le film, laissant une dernière impression teintée de frustration mais aussi d'admiration. Ayant traité l'avant et l'après, il finit par s'attaquer frontalement au sujet majeur du film, traité jusque là par des évocations et des témoignages. La fin de Katyn est extrêmement édifiante, mais débarrassée de toute lourdeur, comme si Wajda y avait mis toute son énergie intellectuelle (quitte à négliger un peu tout ce qui précède). Le massacre, les charniers, la douleur : l'octogénaire parvient à nous clouer au fauteuil et à nous faire rêver de ce qu'aurait pu être le film si le traitement avait été semblable depuis le début.
5/10
(autre critique sur Le blog de Dasola)
2 commentaires sur “KATYŃ”
Pas sorti ici non plus.
J'vais l'flinguer le Humbert (c'est le dirlo de mon art and try).
Bonjour Rob, merci d'avoir mis mon billet en lien. Pour une fois, on a se rejoint devant la qualité du film. Cela fait plaisir. Et je redis qu'il aurait mérité une sortie plus large.
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