
Ils sont forts, ces nordiques : eux seuls semblent pouvoir mêler aussi aisément noirceur et drôlerie, plongeant dans des abîmes de glauquerie sans pour autant faire déprimer tout le monde. Kormakur filme beau mais simple, exploitant à merveille les décors désertiques d’une Islande trop souvent réduite à ses glaciers et geysers. Jar city est l’illustration parfaite de la maxime affirmant qu’un bon film, c’est d’abord un bon scénario, un bon scénario et un bon scénario, et que dans ce cas le reste suit de façon quasi automatique. Excellemment écrit, le film ne prend pas le spectateur pour un abruti, lui laissant le soin de distinguer et relier les scènes "au présent" des flashbacks expliquant peu à peu les circonstances du meurtre qui intéresse Erlendur. Celui-ci ne pouvait trouver de meilleur interprète que le forcément inconnu (mais célébrissime sur ses terres) Ingvar E. Sigurdsson, dont on se rappellera longtemps le regard perçant et le gilet de laine. Aussi efficace que pittoresque, Jar city donne en tout cas envie d’aller dévorer tous les bouquins d’Indridason, et encore plus d’aller découvrir les premiers films de Kormakur, 101 Reykjavik et The sea.
8/10
1 commentaire sur “JAR CITY”
Une rareté envoûtante effectivement.
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