
Ça n'a pourtant l'air de rien : dans le bar d'un hôtel, un homme rencontre une jeune femme de bientôt 19 ans, Ploy, et lui propose de monter dans sa chambre faire un brin de toilette. Je sais ce que vous pensez. Mais non. Ploy monte dans la chambre, et y reste. C'est tout. Tout cela sous le regard inquiet et jaloux de la femme du type, dont on ne sait jamais vraiment s'il est simplement bienveillant ou s'il rêve de se faire une jeunette. On passera une heure et demie ou presque dans cette chambre d'hôtel, rien qu'avec ces trois personnages, qui vont se tourner autour, se jauger, s'affronter sans rien se dire. La tension sexuelle est permanente. L'érotisme est là. Surtout lorsque Ratanaruang se met à filmer les ébats silencieux d'un autre client de l'hôtel et d'une femme de chambre. Rarement le sexe aura été aussi beau, d'une douceur exquise et ravageuse, comme un tableau d'Edward Hopper.
C'est à peu près tout : Ploy est typiquement le genre de film qui se déguste mais ne se raconte pas. On a du mal à croire qu'un réalisateur puisse construire un long-métrage sur aussi peu (en apparence du moins) sans ennuyer le monde. C'est pourtant ce qui se produit. Mené par une jeune comédienne lunaire, belle est mystérieuse (elle se nomme Apinya Sakuljaroensuk, pour info), Ploy est une petite merveille, séduisante, touchante, et juste assez moite pour satisfaire tout le monde.
8/10
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