Demandez donc ce qu'ils en pensent à Ségolène et François, ou encore à Laurence et Thomas : travailler en semble tout en formant un couple ne mène pas toujours à une issue heureuse. Surtout lorsque les deux membres du couple aspirent au même poste suprême, ou en tout cas à la même promotion. Dès lors, la comédie romantique devient une terrible comédie de l'arrivisme, où plus aucun secteur n'échappe à l'hypocrisie, à la rancoeur et à la compétition. C'est le thème de Notre univers impitoyable, deuxième long-métrage de Léa Fazer après un amusant Bienvenue en Suisse. Et quoi de mieux pour camper un couple que d'en engager un ? Dans les rôles principaux, Alice Taglioni et Jocelyn Quivrin prennent un malin plaisir à transformer leur amour de la vraie vie en un jeu de massacre des plus réjouissants.
Ce très bon choix de casting est l'une des réussites principales du film de Léa Fazer : aussi beaux, riches et futés que leurs personnages, les deux acteurs s'en donnent à coeur joie et dynamitent l'idée reçue selon laquelle avoir un bon job, une belle gueule et une conjoint craquant suffit obligatoirement à rendre heureux. Le moteur principal du scénario est la parité, thème ô combien à la mode depuis quelques années. Plutôt que de jouer sur un seul tableau et de choisir entre les deux alternatives qui s'offraient à elle, la réalisatrice a décidé de mêler ces possibilités en une seule. Notre univers impitoyable propose ainsi d'observer ce qui se passe suivant que le mâle ou la femelle a obtenu le poste d'associé tant convoité. Par un habile jeu de miroir, le film passe d'une hypothèse à l'autre, et montre sans trop de démagogie qu'aucune des solutions n'est plus souhaitable que l'autre. Tous pourris nous sommes, tous pourris nous resterons, quoi qu'il y ait sous le pantalon.
Reste que ce procédé est un poil surexploité, et que Notre univers impitoyable finit par tourner en rond. Une fois son message délivré, Fazer s'enferme dans son concept et l'étire jusqu'à la rupture. Il était courageux de livrer une comédie uniquement basée sur les situations (ni gros gags ni répliques qui tuent), mais un tel choix nécessite d'avoir de l'endurance et de la suite dans les idées. Heureusement, l'abattage du couple-star rend l'ensemble toujours agréable, d'autant que la fin, à la fois attendue et très agréable, vient donner un ultime coup de peps à un film sympathique mais manquant singulièrement de souffle.
6/10
BD - Le mal en BD : trahison, orgueil et jalousie
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