3 août 2007

LA FIANCÉE ERRANTE

Ça commence grosso modo par une rupture. Après un long échange de banalités dans un autocar, elle descend à l'arrêt prévu, tandis que lui remonte in extremis, la laissant en plan avec une lâcheté bien masculine. Qu'à cela ne tienne : leur week-end romantique dans un hôtel de la côte se fera sans lui.
À partir de là, Ana Katz (réalisatrice, coscénariste et interprète principale) orchestre un agaçant concert d'introspection nombriliste. Se mettant en scène avec une auto-admiration évidente, Katz devient rapidement insupportable à force de vouloir être à la fois Gena Rowlands et John Cassavetes. Quand elle pointe grossièrement du doigt les meurtrissures de l'amour, n'apparaît à l'écran qu'un propos pour le moins pompeux, qui voudrait faire passer sa vacuité pour du mystère.
La fiancée errante
ressemble en fait à ce qui reste des films d'Asia Argento lorsqu'on leur retire toutes leurs aspérités sexy ou trashy : une vieille carcasse sans âme, interminable et complaisante. Les femmes y sont des anges déchus aux silences édifiants, les hommes des êtres pachydermiques et lamentables. Dès lors, aucune émotion ne peut passer, bloquée par ce mur si manichéen. Film d'auteur rime avec hauteur ; visiblement, Ana Katz en est totalement dépourvue.
3/10
(également publié sur Écran Large)

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"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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