En 1994, Michel Leviant tourne Le mur aux fées, récit entre rire et larmes de la semaine de vacances de trois copines. Un film qui, finalement, ne sortira pas. En 2002, le décès d'Hélène Lapiower, l'interprète de Jeanne, donne envie à Leviant de ressortir son film des cartons et d'en tourner une suite. Voilà comment naît En souvenir de nous, qui signe les retrouvailles, douze ans plus tard, de tous les personnages du Mur aux fées, à l'occasion des funérailles de Jeanne. Effectuant des allers-retours réguliers entre les deux époques, le film entend parler du temps qui passe, des regrets qui restent, et de l'impact des évènements passés sur les vies d'aujourd'hui.
Il est nécessaire de connaître sa genèse pour apprécier un tant soit peu En souvenir de nous, tant l'ombre d'Hélène Lapiower pèse de bout en bout sur un film qui, déjà en 1994, parlait du pouvoir du souvenir et de ces personnes qui nous hantent. Pour le reste, le film de Michel Leviant n'arrive guère à dépasser le stade du téléfilm maladroit, créant laborieusement un rythme binaire entre les deux parties. Les segments appartenant au passé sont ensoleillés, souvent guillerets, parlant d'amour avec une légèreté factice mais pas déplaisante, un peu à la Rohmer. À l'opposé, les instants présents, évidemment douloureux, sont lourdement surlignés au feutre noir, avec force pluie, violons, monologues complaisants. Ce manque de nuance, accompagné de dialogues peu crédibles, rend quasiment anecdotique ce qui aurait pu être un jeu de miroirs pour le moins fascinant.
4/10
(également publié sur Écran Large)
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