11 janv. 2007

LE SERPENT

Hitchcockien. Machiavélique. Vénéneux. Ce Serpent-là a reçu bien des louanges pour le moins surgonflées. Vendu comme un thriller à la française ("mais à l'américaine"), le film raconte la gigantesque (hum) machination orchestrée par un type pour se venger d'un autre. Le problème, c'est que ni le motif de la vengeance ni le principe même de cette vengeance n'ont quoi que ce soit d'original.
On se demande bien pourquoi Le serpent, roman de Ted Lewis, a attiré Eric Barbier, cinéaste dit maudit, pour son retour au cinéma après de longues années d'absence. Profils psychologiques d'une faiblesse sans nom (l'unique faille du grand méchant est une sacrée aberration), rouages mal huilés, invraisemblance chronique : on a déjà vu (et lu) des milliers d'histoires de manipulation mieux troussées et plus crédibles. Mise en scène correcte mais sans saveur ; acteurs impliqués mais plus ou moins convaincants (face à un Yvan Attal impec dans le rôle "facile" de la proie, Cornillac peine à trouver le ton juste et se révèle aussi effrayant qu'un serpent en peluche)... Rien ne semble devoir distinguer Le serpent de la masse des thrillers sortis depuis un siècle.
Pourtant, par endroits, le film engendre une vraie tension, une angoisse presque palpable due à une noirceur très travaillée (superbe travail sur le son). Ce n'est pas le genre de polar gagné d'avance où l'on est certain que le héros va l'emporter et garder avec lui tous ceux qu'il aime (ptêt bin qu'oui, ptêt bin qu'non). C'est dans ces moments un peu éphémères que Le serpent parvient à convaincre, sans malheureusement confirmer ses belles promesses.
5/10

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"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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