Se sentir seul dans une salle de cinéma, c'est une impression vraiment étrange. Tous ces gens visiblement enchantés par ce qu'ils viennent de voir, émus et souriants ; et vous au milieu, en train de vous demander si tout le monde a bien vu le même film. Film de vieux, film pour vieux, Fauteuils d'orchestre est une affligeante "comédie de la vie", minutieusement écrite mais ne dépassant jamais le stade primaire de la caricature. Ainsi, les clichés affluent, du petit poussin provincial forcément candide (puisque, pour connaître un peu la vie, il faut vivre à Paris) au vieux collectionneur en fin de vie qui se tape une jeunette comme s'il avait vingt ans. Les lieux communs et les répliques ridicules sont légion ("Tu es mon amour, mon soldat", c'est pas du Lara Fabian?), certaines scènes dites dramatiques provoquent plutôt des rires nerveux (le pianiste virtuose improvisant un concert pour les petits cancéreux, cerise sur le gâteau du n'importe quoi), le montage est catastrophique (merci, monsieur Parkinson). Le problème, c'est qu'il y a des personnes qui semblent apprécier pleinement ce spectacle. Tentons de les comprendre : oui, le film est une sorte de bouffée nostalgique, mais le personnage qui représente ce regret du temps passé est une concierge sans intérêt (pourtant jouée par Dani) ; oui, il y a un tas d'acteurs prometteurs, mais ils sont tous à côté de la plaque (sauf Valérie Lemercier et Christopher Thompson) ; oui, on manque de films de ce genre, mais ce dont on manque surtout, c'est de bons films. De films qui ne soient pas écrits qu'avec un vieux stylo Mont Blanc, mais aussi avec un minimum de coeur et d'imagination. Danièle Thompson, scénariste en vogue dans les eighties, ne semble pas avoir évolué d'un iota. Troisième réalisation, troisième mauvais film : il serait tout de même temps de réaliser qu'elle n'est pas faite pour ça.
2/10
DIAMANT BRUT
Il y a 5 heures
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