18 févr. 2006

TONY TAKITANI

Hermétique à la moindre émotion, solitaire, Tony Takitani traine une vie propre sur elle sans la moindre espèce de fantaisie. Puis Tony découvre ce qu'est l'amour. Eiko, sa femme, est touchée par une drôle de dépendance : elle a besoin d'acheter des tas et des tas de vêtements... On n'en racontera pas plus, le film ne durant que soixante-quinze minutes. Mais il serait très facile de résumer totalement le film en à peine cinq lignes. Tony Takitani est une petite perle, une merveille assez indescriptible. Mené par une voix off tristoune, le film est un sommet de tristesse et de calme, à l'image de la vie de Tony. On vit seul, on meurt seul. Et entre les deux, on bouche les trous comme on peut. C'est ce que semble indiquer le réalisateur Jun Ichikawa, avec une sobriété et une simplicité vraiment appréciables. À force de refuser l'émotion facile, le film finit par bouleverser, profondément et durablement. On ne sait pas forcément pourquoi. Il y a des films comme ça qui sont des évidences. Aucun mot n'est juste pour les décrire. Ce sont des expériences sensorielles et personnelles, qu'il est bien difficile de partager. À l'image des émotions de ce pauvre Tony. Et quand arrive le générique, on se retrouve seul dans l'obscurité, figé, comme un saule pleureur attendant la pluie.
9/10

Laissez le premier commentaire sur “TONY TAKITANI”

 
"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
© 2009 TOUJOURS RAISON.. Tous droits réservés
Design by psdvibe | Bloggerized By LawnyDesignz