LES BRONZÉS 3 : AMIS POUR LA VIE

Bienvenue chez les beaufs. On a beau avoir changé de décor, on est en terrain connu : six français moyens (qui ont presque tous viré grand bourgeois) viennent étaler leur misère humaine pour nous faire rire. Enfin, pour essayer de nous faire rire. Car le premier constat à faire devant ce nouvel opus tant attendu par les masses bêlantes est cruel : Les bronzés 3 laisse à nos zygomatiques le plus grand repos. Pas un rire, même pas un ricanement, à peine un sourire. Le flot de scènes gentiment cultes des deux premiers épisodes laisse place à un étalage de redites et de scènes nostalgiques "en hommage à". On ne peut pas reprocher aux anciens du Splendid (qui n'ont de splendide que le nom) d'avoir flemmardé lors de l'écriture : on sent un vrai effort de renouvellement sous le vernis des références. Seulement, tout est dans l'outrance : Chazel et ses nichons, Blanc et ses perruques, Balasko et son chienchien... Ce n'est plus de l'archétype, c'est de la caricature de caricature. Si l'on ne s'ennuie pas trop, si le spectacle proposé n'est pas totalement affligeant, on se demande tout de même à quoi ça tient. Probablement à la réalisation de Patrice Leconte, pas étincelante (quand on pense que c'est le même mec qui a fait La fille sur le pont, on a des envies de hurler), mais qui a le mérite de ne pas faire dans l'excès (c'est-à-dire pas à la Poiré). Reste que, bien que tout le monde s'en défende, tout ceci sent fortement le grand retour à dominante commerciale, avec sa chanson de Zucchero à plein volume pendant le générique, la sonnerie de portable du même titre, et les triples DVD collector. En sortant, on a quand même l'impression fâcheuse d'avoir pris 35 millions d'euros dans le cul.
3/10