FAUX AMIS

Soyons clairs : Faux amis n'atteint jamais le niveau de Red Rock West ou Un plan simple. Et pourtant, le résultat n'est pas déshonorant. Il souffre simplement d'un côté prévisible et d'un manque criant d'originalité. Le film de Ramis est un mélange de comédie et de film noir : après avoir posé le problème d'entrée (deux types ont piqué 2 millions de dollars à leur boss), il décrit ces moments terribles où on voudrait fuir mais où on est contraint pour diverses raisons de prolonger son séjour. Ce qui donne de sympathiques moments de comédie. Il n'empêche que ce que le spectateur veut, lui, c'est qu'on passe aux choses sérieuses, au sanglant, aux coups de pute, aux renversements de situation. Et tout ceci finit par arriver. Mais un peu trop tard. Et surtout, les personnages agissent avec un manque de logique assez hallucinant, même pour des gens tendus et fébriles. Du coup, on regarde ça avec un certain détachement, partant du principe que pusique tout le monde fait n'importe quoi, personne ne mérite vraiment de s'en sortir. D'autant que le scénario, un peu paresseux, n'utilise pas les codes du film noir (la femme fatale, le traître, le sac de billets) jusqu'au bout. Après une fin noire intéressante mais trop courte et déjà vue, le film finit sur une note légère un peu déroutante. Au final, Faux amis (titre pourri) est une sympathique série B qui doit beaucoup à ses acteurs (Cusack-Thornton-Nielsen, trio de choc) mais ne restera pas inscrite au panthéon du genre.
6/10