ESPRIT DE FAMILLE

Malgré le titre, la sortie à Noël et les apparences, Esprit de famille n'est pas vraiment la comédie Disney familiale à laquelle on pouvait s'attendre. Premier intérêt : Sarah Jessica Parker n'y est pas une héroïne éclatante à la Sex and the city, mais une bourgeoise coincée et affublée d'un TOC agaçant (elle se racle la gorge tout le temps) qui rencontre sa belle-famille. Une famille qui, sous des apparences de collitude, n'est pas aussi tolérante qu'elle voudrait le faire croire. D'où les difficultés de notre "héroïne" à s'intégrer au cadre familial. Deuxième atout : Thomas Bezucha essaie d'éviter au maximum les personnages archétypaux inhérents à ce genre de films. D'où une idée pas idiote : regrouper toutes les différences sociales en une. L'un des cinq enfants de la famille est sourd-muet, gay et son petit copain est noir. Ou comment de débarrasser des clichés en les utilisant. Troisième point positif : dans Esprit de famille, on ne fait pas que manger de la dinde en chantant "Jingle bells". Le malaise est souvent présent (notamment au cours d'un repas où Sarah Jessica déballe des insanités sur les gays et s'enfonce un peu plus à chaque phrase), ce qui n'empêche pas le spectateur de se marrer comme un bossu par moments. Faut dire qu'avec des acteurs comme Rachel MacAdams et surtout le grand Luke Wilson, on a de quoi faire. Bref, malgré son final un peu trop hollywoodien, Esprit de famille est une charmante comédie triste et décapante qui rappelle le Back home de Bart Freundlich.
7/10