30 déc. 2005

ANGEL-A

Dans un sens, on était content que Luc Besson revienne à la réalisation. Au moins, pendant ce temps-là, il n'avait pas trop le temps de produire. Écrit en deux semaines, filmé sans autorisation et à l'arrache dans Paris, Angel-A apparaît comme le défi le plus difficile de la carrière du gros Luc : faire l'auteur. Évidemment, c'est raté. Besson traine un noir et blanc sans intérêt pour faire bien. Rien que l'image sonne faux. Et le reste est à l'avenant : Besson traine une poésie de bazar qui ennuie au lieu de toucher, et pense que film d'auteur rime forcément avec absence d'évènements. Résultat : un spectacle non seulement insipide, mais surtout chiant comme la mort. Rie Rasmussen est rigolote, mais ça ne fait pas une actrice ; quant à Jamel, pour se faire une crédibilité dans le cinéma dit sérieux, il repassera. Comme une partie des films de Besson, Angel-A semble avoir été écrit par un garçon de douze ans. C'est sans doute l'effet Peter Pan : Luc a grossi, mais reste un gamin dans sa tête. Un gamin persuadé que toutes ses idées sont géniales, et que relire un scénario est une action superflue. Haï par les uns, adulé par les autres, il pourrait bien finir ignoré de tous s'il ne mûrit pas un peu.
1/10

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"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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